Autres termes de référence
Vous retrouvez ci-dessous d’autres termes fréquemment utilisés lorsqu’il est question d’équité, de diversité et d’inclusion (EDI).
Accessibilité
L’organisme AlterGo explique que l’accessibilité universelle :
- est un « concept qui permet la participation et l’inclusion sociale des personnes ayant une limitation fonctionnelle » (2014);
- « permet à toute personne, quelles que soient ses capacités, l’utilisation identique ou similaire, autonome et simultanée des services offerts à l’ensemble de la population » (2014).
Audisme
Dans un article paru dans la revue du Centre de recherche de Montréal sur les inégalités sociales, les discriminations et les pratiques alternatives de citoyenneté (CREMIS)(volume 10, numéro 1, printemps 2017), la professeure Véronique Leduc du Département de communication sociale et publique de l’UQAM définit l’audisme :
- « L’audisme peut être défini comme un système normatif subordonnant les personnes sourdes et malentendantes par un ensemble de pratiques, d’actions, de croyances et d’attitudes qui valorisent les personnes entendantes et leurs façons de vivre (par exemple, entendre, parler), au détriment d’une diversité de mobilités et de langues (des signes). »
- « De façon plus détaillée, le terme « audisme » désigne différentes formes d’oppression vécues par les personnes sourdes et malentendantes (Leduc, 2015). »
- Lire la suite de l’article
Des définitions complémentaires sont disponibles sur le site Web du Réseau québécois pour l’inclusion sociale des personnes sourdes et malentendantes (ReQIS) ou encore sur le site Web de l’Association des Sourds du Canada.
Biais ou préjugé inconscient
Selon le Conseil de recherche en sciences naturelles et génie du Canada (s. d.), le biais ou préjugé inconscient est une attitude, un stéréotype, une motivation ou une hypothèse de nature implicite qui peut se manifester à l’insu de la personne qui affiche ce préjugé ou indépendamment de son contrôle ou de son intention. Le biais ou préjugé inconscient est le fruit de l’expérience de vie des individus et nul n’en est à l’abri. Tout le monde a des biais implicites ou inconscients. À titre d’exemple, mentionnons les préjugés fondés sur le sexe, la culture, la « race » ou l’origine ethnique, le handicap, l’âge, la langue et les institutions d’attache. Au fil du temps, les décisions qui s’appuient sur des préjugés inconscients peuvent avoir un effet cumulatif qui finit par influer grandement sur la vie et l’égalité des chances des personnes concernées.
Ces biais ou préjugés émanent de systèmes d’oppression qui influencent les comportements individuels, pouvant entraîner des actes discriminatoires.
Capacitisme
Le mot capacitisme est l’équivalent français du mot anglais « ableism ». Le capacitisme est une forme d’oppression systémique influençant les représentations sociales dominantes, qui tend à juger les capacités physiques, sensorielles ou intellectuelles des personnes en situation de handicap comme inférieures, en se basant sur un jugement de ces aptitudes du fait de présenter un handicap.
L’Association québécoise interuniversitaire des conseillers aux étudiants en situation de handicap (2020) se réfère à Scuro qui suggère que « le capacitisme est un biais idéologique systématique qui doit être identifié comme une forme d’oppression tels le sexisme, le racisme ou le classisme ».
Voici quelques illustrations de capacitisme :
- Les vidéos qui n’ont pas de sous-titrage excluent les personnes qui sont malentendantes. Ce type de pratique cibles les personnes « capables » d’entendre au détriment d’un groupe qui communique d’une autre façon.
- Quand une professeure ou un professeur affirment qu’il est impossible d’accueillir « des étudiantes et des étudiants handicapés » dans sa salle de classe, il peut s’agir d’une indication que cette personne pense que les étudiantes et étudiants en situation de handicap sont incapables de poursuivre une éducation postsecondaire.
Visionnez la capsule vidéo de la conférence Déconstruire l’audisme et le capacitisme, présentée par Véronique Leduc, professeure au département de communication sociale et publique de l’UQAM, et présentée dans le cadre du colloque 2019 du Réseau québécois en études féministes (RéQEF).
Cissexisme
Le cissexisme consiste en une « discrimination et des préjugés envers les personnes dont l’identité ou l’expression de genre ne correspondent pas au sexe assigné à la naissance » (Bureau de la traduction du Canada, 2019).
Dans le Guide des pratiques d’ouverture à la diversité sexuelle et de genre en milieu collégial et universitaire, Chamberland (2015) se réfère à Veltman et Chaimowitz pour définir le cissexisme comme « une présomption de conformité aux normes sexospécifiques de la société, plus précisément à la vision du monde binaire structurée par deux genres seulement, correspondant à deux seuls sexes (féminin et masculin) ». Ces auteurs exposent que « ce système de pensée jugé normal et naturel commande l’identité de genre et, par le fait même, exclut les personnes intersexuées, transgenres, transsexuelles ou de genre queer » (Chamberland, 2015).
Conception universelle
Dans un article paru en 2014, Winance explique d’où vient la notion de conception universelle en se référant à Ronald Mace, fondateur du Center for Universal Design de la North Carolina State University : « Au milieu des années 1980, il [Mace] propose le terme de conception universelle (universal design) pour défendre cette idée selon laquelle les objets et les environnements doivent être d’emblée conçus pour pouvoir être utilisés par toute personne, quelles que soient ses caractéristiques d’âge, de sexe, et, quelles que soient ses capacités ».
Discrimination
Selon la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse (CDPDJ), la discrimination est le fait de traiter une personne différemment en raison de ses caractéristiques personnelles et l’empêcher d’exercer ses droits (2020). Traiter une personne différemment, cela veut dire la distinguer, l’exclure ou la préférer en raison de ses caractéristiques personnelles. L’âge, l’origine ou le sexe sont des exemples de caractéristiques personnelles (CDPDJ, 2020).
Groupes visés
Les groupes visés sont des groupes sous-représentés en emploi ou en recherche et en création et cela, par rapport à leur représentation dans la population générale et pour lesquels des programmes veillent à corriger la sous-représentation. Des programmes tel que le Programme d’accès en égalité en emploi et le Programme des Chaires de recherche du Canada visent à corriger les sous-représentations de ces groupes et à contrer la discrimination qu’ils rencontrent. Notez que la définition de ces groupes peut différer d’un organisme subventionnaire à un autre ou d’un pallier de gouvernement à un autre.
Au niveau fédéral (Canada)
Les organismes subventionnaires fédéraux reconnaissent généralement 4 groupes sous-représentés :
- Les femmes;
- Les Autochtones, c’est-à-dire les peuples des Premières Nations, les Inuits et les Métis du Canada;
- Les minorités visibles, c’est-à-dire les personnes autres que les Autochtones, qui ne sont pas de couleur blanche;
- Les personnes handicapées, c’est-à-dire les personnes qui ont une déficience durable ou récurrente affectant leurs capacités physiques, mentales ou sensorielles, leur état psychiatrique ou leur faculté d’apprentissage et qui considèrent qu’elles ont des aptitudes réduites pour exercer un emploi ou qui pensent qu’elles risquent d’être perçues comme ayant des aptitudes réduites par leur employeur ou par d’éventuels employeurs en raison de leur déficience.Cela inclut aussi les personnes dont les limitations fonctionnelles liées à leur déficience font l’objet de mesures d’adaptation dans le cadre de leur emploi ou dans leur milieu de travail.
Certains organismes subventionnaires fédéraux reconnaissent les membres de la communautés LGBTQ2+ comme groupe sous-représenté. La Charte Dimensions reconnaît ce groupe. Le sigle LGBTQ2+ désigne les personnes lesbiennes, gaies, bisexuelles, transgenres, queer et bispirituelles. Le signe + indique qu’il y a d’autres identités possibles (agenre, asexuel, etc.).
Au niveau provincial (Québec)
Au Québec, on observe que certains organismes subventionnaires se réfèrent aux groupes sous-représentés définis par le gouvernement fédéral. Notez toutefois que les groupes sous-représentés du Programme d’accès à l’égalité en emploi sont les suivants :
- Les femmes;
- Les Autochtones, c’est-à-dire les peuples des Premières Nations, les Inuits et les Métis du Canada;
- Les minorités visibles, c’est-à-dire les personnes autres que les Autochtones, qui ne sont pas de couleur blanche;
- Les minorités ethniques, c’est-à-dire les personnes autres que les Autochtones et les personnes d’une minorité visible, dont la langue maternelle n’est ni le français ni l’anglais;
- Les personnes handicapées identifiées dans la Loi assurant l’exercice des droits des personnes handicapées en vue de leur intégration scolaire, professionnelle et sociale.
Pour en savoir plus sur les groupes visés du Programme d’accès à l’égalité en emploi, vous pouvez consulter la définition de ces groupes sur le site Web de la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse, sur la page Guide – Mieux comprendre le processus d’auto-identification.
Hétéronormativité
L’hétéronormativité est « la présomption que l’hétérosexualité est la norme valide, et que les relations hétérosexuelles sont la référence pour la détermination de ce qui est normal (valide) ou non » (Dubuc et FNEEQ-CSN, 2017).
Hétérosexisme
L’hétérosexisme est « la présomption que chaque personne est hétérosexuelle et que l’hétérosexualité est supérieure à toute autre orientation sexuelle; l’hétérosexisme contribue à occulter les autres orientations sexuelles » (Dubuc et FNEEQ-CSN, 2017).
Intersectionnalité
L’intersectionnalité met l’accent sur la manière dont les systèmes d’oppression, loin d’agir de manière autonome et indépendante, s’entretiennent et se renforcent mutuellement. Ainsi, l’interaction des rapports politiques, sociaux, économiques et situationnels influence le degré d’oppression subi par une personne dans un groupe, une organisation ou une société (Chicha, 2012).
Pour en savoir plus, écoutez la conférence TED de Kimberlé Crenshaw (avec sous-titrage en français).
Microagressions
Les microagressions prennent souvent la forme d’interventions brèves et en apparence banales. Ces interventions, qu’elles soient ou non intentionnelles, constituent un affront ou une insulte envers une personne ou un groupe visé. La plupart des comportements désignés par le terme « microagressions » s’inscrivent dans un cadre plus large d’oppression, qui est en lien avec la « race », le genre [l’identité ou la modalité de genre], les capacités, le statut d’immigrante et d’immigrant, l’orientation sexuelle, la culture, la religion, et encore d’autres catégories identitaires. Les microagressions sont le résultat de jeux de pouvoir et de privilèges d’un groupe dominant sur un groupe « subordonné » ou non dominant (Comité Équité-Climat Philosophie de l’UQAM, s. d.).
La théorie des microagressions décrit la façon dont les groupes minoritaires subissent des affronts verbaux, comportementaux ou environnementaux sur une base quotidienne, que ces derniers soient intentionnels ou non (Sue, 2010), et permet d’intégrer une analyse intersectionnelle en ne se limitant pas strictement à un aspect de l’identité. Cette théorie définit trois types d’incidents :
- La micro-attaque. La micro-attaque est la forme la plus ouverte de micro-agression. Elle constitue un comportement discriminatoire ou de la violence verbale.
- La micro-insulte. La micro-insulte est un acte (verbal, non verbal ou environnemental) qui avilit l’identité de quelqu’un. Voici un exemple : dire « Vous parlez bien français! » à une personne avec des traits asiatiques alors que le français est sa langue maternelle et que sa famille est au Québec depuis deux générations. Autre exemple : vérifier son portefeuille ou empoigner son propre sac lorsque l’on croise un jeune noir ou un jeune d’origine latino-américaine. Ce type d’action se fonde sur un préjugé qui associe les jeunes de groupes racisés à la criminalité.
- La micro-invalidation. La micro-invalidation est un acte qui exclut ou nie les expériences de personnes issues de groupes minoritaires. Exemple : demander constamment à une personne de couleur « Où êtes-vous née? ». Ce type de commentaire traduit que l’on ne conçoit pas que cette personne est québécoise ou qu’elle puisse s’identifier comme telle.
Les exemples ci-dessus sont tirés de l’ouvrage Microagressions and Marginality, Manifestations, Dynamics and Impacts de Derald Wing Sue (2010). Ils sont référencés sur le site Web du comité Équité-Climat Philosophie, UQAM.
La micro-insulte et la micro-invalidation font partie d’une catégorie différente de la micro-attaque par le fait qu’elles se produisent de façon non intentionnelle. Le schéma de valeur empreint de préjugés et de stéréotypes, qui dicte de tels actes, est bien souvent un construit inconscient.
Pour aller plus loin, consultez le site de la Chaire de recherche sur la diversité sexuelle et la pluralité des genres.
Neurodiversité
Le concept de neurodiversité se réfère à la variabilité neurologique influençant plusieurs fonctions cognitives telles que la sociabilité, l’apprentissage, l’attention et l’humeur. Il a été introduit par la sociologue australienne Judy Singer et popularisé par le journaliste américain Harvey Blume à partir de 1998 (Baron-Cohen, 2017).
La neurodiversité définit la variabilité neurologique (l’autisme, le TDA/H, la douance, la dyslexie, la dysphasie, la dyscalculie, le syndrome de Gilles de la Tourette, etc.) comme une différence plutôt que comme une maladie. Elle s’ancre dans le modèle social du handicap où les barrières sociétales sont le principal facteur qui crée le handicap pour les personnes neurodivergentes. Certains chercheurs exposent que la cognition et la biologie de l’autisme ne représentent pas des preuves de dysfonctionnement mais plutôt des preuves de différence (Lai, Lombardo et Baron-Cohen, 2013).
Il est courant qu’une personne ait plus d’une neurodiversité. On utilise alors l’expression « double exceptionnalité ». Les neurodiversités sont des combinaisons complexes pour chaque individu, rendant chaque être unique.
Pour en savoir plus, vous pouvez consulter l’article complet de Baron-Cohen (2017), intitulé Editorial Perspective: Neurodiversity – a revolutionary concept for autism and psychiatry (en anglais seulement).
Obstacles systémiques
L’expression « obstacle systémique » désigne des systèmes, des politiques, des pratiques ou des procédures à cause desquels certaines personnes (le plus souvent de groupes sous-représentés) ne bénéficient pas d’un accès égal ou sont exclues de la participation.
Les obstacles systémiques limitent les occasions d’étudier et d’accéder à des emplois, et affectent négativement les trajectoires professionnelles comme en témoignent les études et autres sources suivantes :
- Selon la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse, le principal facteur freinant l’intégration en emploi des personnes immigrantes et racisées serait la discrimination. Pour en savoir plus, consultez la brochure Des droits pour tous et toutes : L’intégration et la discrimination.
- Une étude de la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse parue en 2012 – dont l’auteur principal est Paul Eid, professeur au département de sociologie de l’UQAM – démontre que, à caractéristiques et à compétences égales, une personne au nom de famille québécois a au moins 60 % plus de chances d’être invitée à un entretien d’embauche qu’une personne ayant un nom à consonance africaine, arabe ou latino-américaine.
- Un mémoire publié en 2019 par DéPhy Montréal, un regroupement d’organismes en déficience physique de Montréal, confirme que les personnes en situation de handicap font encore face à des obstacles et à de la discrimination de façon régulière.
- Une recension des écrits réalisée à l’hiver 2018 par Otto Briant-Terlet sur les personnes lesbiennes, gaies, bisexuelles, trans et queer (LGBTQ) dans le domaine des Sciences, Technologies, Ingénieries et Mathématiques (STIM) a démontré que les inégalités vécues par les personnes LGBTQ persistent en milieu universitaire (Doucet et al., 2019).
- Selon le livre The Equity Myth, des barrières systémiques au sein des universités canadiennes existent toujours pour les universitaires racisés et autochtones (Henry et al., 2017).
Racisme
La Déclaration sur la race et les préjugés raciaux de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture définit le racisme comme suit : « Le racisme englobe les idéologies racistes, les attitudes fondées sur les préjugés raciaux, les comportements discriminatoires, les dispositions structurelles et les pratiques institutionnalisées qui provoquent l’inégalité raciale, ainsi que l’idée fallacieuse que les relations discriminatoires entre groupes sont moralement et scientifiquement justifiables; il se manifeste par des dispositions législatives ou réglementaires et par des pratiques discriminatoires, ainsi que par des croyances et des actes antisociaux; il entrave le développement de ses victimes, pervertit ceux qui le mettent en pratique, divise les nations au sein d’elles-mêmes, constitue un obstacle à la coopération internationale, et crée des tensions politiques entre les peuples; il est contraire aux principes fondamentaux du droit international et, par conséquent, il trouble gravement la paix et la sécurité internationales. »
Racisme systémique
La Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse a publié en août 2021 le Document de réflexion sur la notion de « racisme systémique » auquel ont contribué des professeurs de l’UQAM : Pierre Bosset (Département des sciences juridiques), Paul Eid (Département de sociologie) et Maryse Potvin (Département d’éducation et formation spécialisées).
En introduction de ce document de réflexion, une référence est faite à la définition du racisme systémique que propose le Rapport de la Commission sur le racisme systémique dans le système de justice pénale en Ontario : « La production sociale d’une inégalité fondée sur la race dans les décisions dont les gens font l’objet et les traitements qui leur sont dispensés. L’inégalité raciale n’est ni naturelle ni inhérente à l’humanité. C’est au contraire le résultat de l’organisation de la vie économique, culturelle et politique d’une société.
Elle est le résultat de la combinaison de ce qui suit :
- La construction sociale des races comme réelles, différentes et inégales (racialisation) ;
- Les normes, les processus et la prestation des services utilisés par un système social (structure) ;
- Et les actions et les décisions des gens qui travaillent pour les systèmes sociaux (personnel). »
Sexe et genre
Sexe biologique
Il s’agit de « l’ensemble des caractéristiques sexuelles physiques primaires et secondaires, comprenant le sexe chromosomique, gonadique, hormonal et génital permettant la différenciation des corps selon un éventail allant des corps strictement masculins aux corps strictement féminins en passant par les corps intersexués » (Chambre de commerce LGBT du Québec, 2014).
Sexe assigné à la naissance
« Sexe biologique déterminé au moment de la naissance par la déclaration d’état civil. Le sexe assigné à la naissance peut varier du sexe biologique et n’est pas nécessairement un facteur déterminant dans l’identité de genre d’une personne » (Chambre de commerce LGBT du Québec, 2014).
Intersexuée et intersexué
Personne dont les caractères sexuels primaires à la naissance ne répondent pas aux critères médicaux du sexe féminin ou masculin. L’intersexualité est également appelée développement sexuel différent (DSD). Les personnes intersexuées subissent souvent une intervention chirurgicale à la naissance (avec ou sans le consentement ou la connaissance des parents). Le terme « intersexué » remplace le terme « hermaphrodite », largement considéré comme désuet, inexact et offensant. Une personne intersexuée peut ou non s’identifier comme faisant partie de la communauté trans; toutefois, les termes « intersexué » et « trans » sont distincts et non interchangeables (Commission canadienne pour l’UNESCO, 2019).
Genre
Condition liée au fait d’être perçu comme un homme, une femme ou comme étant situé entre ces deux pôles, qui est influencée par les aspects psychologiques, comportementaux, sociaux et culturels faisant partie du vécu d’une personne, et ce, indépendamment de son sexe assigné à la naissance ou de son sexe biologique (Chambre de commerce LGBT du Québec, 2014).
Pour parler de genre, il importe de comprendre ce que sont « l’identité de genre » et « l’expression de genre ».
- Identité de genre : désigne le genre auquel une personne s’identifie, sans égard à ce que la ou le médecin a coché sur son acte de naissance (sexe assigné à la naissance); c’est un sentiment profond et intime. Pour cette raison, seule la personne peut affirmer son identité (auto-identification) et s’engager, s’il y a lieu, dans un parcours de transition qui lui convient (Dubuc et FNEEQ-CSN, 2017).
- Expression de genre : l’apparence de ce que notre société qualifie de féminin ou de masculin (vêtements, coiffure, maquillage, langage corporel, etc.), sans égard au genre de la personne. Les deux pôles de cet axe correspondent aux représentations stéréotypées du féminin et du masculin telles que les véhiculent nos sociétés. Entre ces deux pôles, on retrouve toutes les possibilités de l’expression de genre. L’expression de genre n’est pas nécessairement la manifestation de l’identité de genre de la personne et peut varier chez une même personne (Dubuc et FNEEQ-CSN, 2017).
Cisgenre : « personne dont l’identité de genre correspond à l’expression de genre » (Chambre de commerce LGBT du Québec, 2014).
Transgenre : « personne dont l’identité de genre ou le sexe biologique se situe en dehors du binarisme homme-femme, qui ne s’identifie pas à son sexe assigné à la naissance ou qui a entamé un processus afin de faire mieux correspondre son expression de genre et son identité de genre » (Chambre de commerce LGBT du Québec, 2014).
Genre assigné : « le genre assigné à la naissance désigne généralement la même notion que le sexe assigné à la naissance. Toutefois, pour certaines personnes, le genre assigné à la naissance fait référence à une catégorisation culturelle et juridique, alors que le sexe assigné à la naissance représente une catégorisation biologique » (Bureau de la traduction, 2019). Visionnez la capsule éducative sur le genre assigné de la série Les 3 James, produite par l’organisme Les 3 sex* et animée par Gabriel James Galantino, coordonnateur de la Chaire de recherche sur la diversité sexuelle et la pluralités des genres et du projet SAVIE-LGBTQ+.
Pour aller plus loin
Pour mieux comprendre la terminologie utilisée pour parler du sexe et du genre, d’autres définitions et des exemples sont fournis dans les ressources suivantes :
- Glossaire : LGBTQI2SNBA+. Les mots de la diversité liée au sexe, au genre et à l’orientation sexuelle, produit par FNEEQ-CSN;
- Lexique LGBT sur la diversité sexuelle et de genre en milieu de travail, produit par la Chambre de commerce LGBT du Québec;
- Lexique sur la diversité sexuelle et de genre, réalisé par le Bureau de la traduction du gouvernement du Canada;
- L’inclusion des personnes LGBTQ2+, Guide pratique pour des municipalités inclusives au Canada et ailleurs dans le monde. Ce guide inclut un survol des enjeux, des pistes d’actions et des exemples de bonnes pratiques des municipalités canadiennes membres de la Coalition des municipalités inclusives. Il a été développé par la Commission canadienne pour l’UNESCO en partenariat avec la Coalition internationale des villes inclusives et durables de l’UNESCO.